LES DIMENSIONS D’UN COMPLOT

La sentence prononcée contre Mohamed Baba-Nadjar le 27 mai à Médéa, suivie de l’arrestation puis de la mise sous contrôle judiciaire de Kamal Eddine Fekhar à Ghardaïa, le 16 juin 2009, montrent les liens entre les deux affaires judiciaires et le rôle joué par les services de police. Mohamed Baba-Nadjar endure sa quatrième année de prison suite à une condamnation à mort en 2005 par le tribunal criminel de Ghardaïa transformée en détention perpétuelle le 27 mai dernier, alors que police et justice sont à l’œuvre dans une entreprise de démantèlement de la fédération du FFS. […]

PROCES BABA-NADJAR MEDEA 27 MAI 2009 COMPTE-RENDU D’AUDIENCE

Pour celui qui connaît l’histoire judiciaire récente de l’Algérie, le choix de Médéa pour rejuger Mohammed Baba-Nadjar est en soi une indication sur la marche à suivre d’un procès refusé sur les lieux-mêmes (Ghardaïa) où, dans une première édition, le jeune Baba-Nadjar a été condamné à la peine capitale dans des circonstances rappelées sur ce site. […]

Ghardaïa, le complot se confirme et se précise.

Les services de police, rompus aux pratiques occultes, rendant ubuesque toute référence à quelque contrôle légal que ce soit, viennent de construire un stratagème grossier pour tenter de mettre fin à l’activité politique de Kamel Eddine Fekhar, premier secrétaire fédéral du FFS à Ghardaïa, et casser ainsi l’organisation politique dans sa dimension régionale. […]

– BABA-NADJAR EN DANGER –

Alors que nous mettons en ligne, des nouvelles alarmantes de Mohamed Baba-Nadjar nous parviennent de Ghardaïa via son père et ses amis. Lui rendant visite le 3 septembre 2008, à la prison de Djelfa, (distante de trois cents kilomètres de Ghardaïa ) son père apprend qu’il est à son quinzième jour de grève de la faim. Ce n’est pas la première fois que Mohamed refuse de s’alimenter pour protester contre les manifestations d’arbitraire dont il est victime en prison. L’administration pénitentiaire n’avertit ni sa famille, ni son avocat.

Protestant contre son kidnapping, Mohamed craint une réédition de la manœuvre des services pénitentiaires et donc du ministère de la justice : refuser de le conduire à son procès lors de la prochaine session criminelle, toute proche, et empêcher que la lumière ne soit faite sur le crime dont on le charge. Ce qui prend la forme d’une entrave à la justice.

MOHAMED BABA-NADJAR KIDNAPPÉ PAR L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE…

Le 3 juin 2008, le procès de Mohammed Baba-Nadjar devait s’ouvrir de nouveau, (ou l’injustice se poursuivre) à Ghardaïa, après que la Cour suprême ait cassé le premier jugement, le 23 décembre 2007.

Justice pour Mohamed Baba-Nadjar, proclame la banderole tendue d’un bout à l’autre de la rue grouillante du marché de Ghardaïa. La ville semble avoir fait de Mohamed un symbole, le sien, de lutte contre l’arbitraire. […]